vide coeur - ma vie après ma vie . . .

vide coeur - ma vie après ma vie . . .

Pour toi Maman . . .

Ma chère maman,

 

Cela faisait un moment que tu n'allais pas bien : ton cœur fatigué, tes douleurs articulaires comme réveil matin, tes chagrins passés et présents, ta solitude corrosive, tes angoisses pour le présent et futur de chacun de nous . . . 

Le 1er janvier, vers 7h30, tu m'a réveillé par des cris d'affolement car tu sentais ton cœur qui battait trop vite. En pleine grève des médecins, je t'ai soigné et soulagé avec mes humbles connaissances d'aide soignant. Ta journée fut calme et reposante.
La nuit suivante fut terrible : pour t'aider à mieux respirer, je te donnai un diurétique qui te soulagea mais t'envoya aux toilettes toutes les 45 minutes, n'arrangeant rien à ta fatigue déjà bien présente.
Après nous être reposés, je décidai d'appeler une ambulance et de t'emmener consulter au service des urgences où tu avais l'habitude de te rendre.
Nous y sommes arrivés vers 15h, la salle d'attente était bondée de personnes privées de leurs médecins engagés dans un conflit socio-politique . . .
Tu as été reçue 2h plus tard par un médecin très gentil (tu as toujours eu de la chance de ce côté là ! ;) )
Après avoir reçu ton bilan sanguin, ils se sont aperçu que quelque chose perturbait le bon fonctionnement de ton cœur. 
A 20h, la cardiologue est descendu te voir et nous a expliqué que, faute de place, tu allais passer la nuit sous surveillance, dans l'un des lits du service et que le lendemain après-midi, tu serais transférée en cardiologie pour des examens plus approfondis et un traitement adéquat.
Nous t'avons tenu compagnie jusqu'à 22h. Comme a ton habitude, tu étais un peu râleuse, signe que tu allais bien :) 
Je te donnai rendez-vous pour le lendemain après midi, afin de savoir comment tu avais passé la nuit et te rapportai des affaires nécessaires à ton séjour dans l'hôpital.

A 2h30 du matin, ce samedi 3 janvier, le médecin de permanence me téléphona pour m’annoncer, que ton cœur avait fini par être trop épuisé par tout ce qu'il avait vécu, qu'il fallait que je vienne au plus vite car tu n'en n'avais plus pour très longtemps.

Cela n'a pas été facile, mais il a fallu que je prévienne toute la famille, jusqu'à ta Tunisie natale. 
Je suis arrivé à 3h du matin, le reste de la famille (grands et petits !) est arrivé petit à petit.
Nous t'avons pris la main, t'avons parlé pour te rassurer et à 5h30, tu t'en es allée, entourée de tous les tiens.
Tu es partie comme tu l'as toujours souhaité, sans souffrir... Tu avais un visage radieux, magnifique, sans aucun doute la dernière belle image que je garde de toi...
Je n'ai quasiment pas versé de larmes car je partage ce qu'a dit un ami : "Ce que l'on pleure sans doute le plus lorsque l'on perd un être cher, ce sont les regrets, voir les remords..."
Des regrets, je n'en ai aucun : je t'ai donné 20 ans de ma vie dont 7 ans de vie commune, je t'ai accompagné jusqu'au bout (même si ça n'a pas été facile tous les jours) dans la dignité que tu souhaitais avoir dans tes derniers instants. Sans attendre louanges ou applaudissements, juste le sentiment certain du devoir accompli.

Repose en paix maman, tu l'as bien mérité... je t'embrasse */\*

 

Ton fils



21/01/2015
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